L émigration bretonne est une longue tradition. Elle a été massive dès le milieu du 19ème siècle, en France, et même en Amérique.

A la fin de la première guerre mondiale, des familles toujours très nombreuses se retrouvaient avec des terres insuffisantes

A l’inverse, dans d’autres régions de France, il n’y avait pas assez de bras pour cultiver des terres laissées à l’abandon.

L’idée de transfert de populations est née dès 1920 dans l’esprit du Président de l’Union des syndicats agricoles du Finistère, Hervé Budes de Guébriant. L’initiative fut appuyée par les instances nationales, le Ministère de l’Agriculture, le député Inizan et bénie par Mgr Duparc, évêque du diocèse.

En trois ans, de 1921 à 1924, l’émigration de 218 familles fut organisée.

Des départs plus dispersés ont duré jusqu’à la seconde guerre mondiale.

Au total, entre les deux guerres, ce sont 1200 familles, soit environ 10 000 personnes, qui ont émigré de Bretagne vers le Périgord, l’équivalent de la colonisation française en Tunisie.

C’est le dernier exemple de colonisation dirigée en France.

  Des bigoudens ont fait partie de ces émigrants. Le rapport de Charlotte Verschueren et Annie Ducasse, « Du haut pays bigouden à la vallée de l’Isle » a récemment étudié l’histoire de ceux qui se sont installés près d’Annesse et Beaulieu, venant de Pouldreuzic, Plogastel-St Germain, Plovan, Tréogat, Plonéour, Peumerit, Pont-l’Abbé jusqu’à Penmarc’h, Plobannalec et Tréguennec. A la suite de ces recherches, des visites ont eu lieu entre les Périgourdins et les Bigoudens.

Le témoignage d’Alice Surzur-Lochou

Alice Surzur est une des plus anciennes élèves des cours de breton de l’Amicale des Bretons de Rueil-Malmaison. C’est dans ce cadre qu’elle a commencé à nous parler de sa jeunesse en Périgord ; puis elle nous a raconté l’histoire de sa famille, les Lochou, partis de Berrien, près d’Huelgoat, en 1929, pour Champcevinel, près de Périgueux.

Dans le reportage, elle nous raconte ce qui fut une réelle aventure, encore peu connue: le voyage, la découverte de ce nouveau pays, les cultures, les coutumes religieuses, comment les enfants ont contribué à l’adaptation, et comment un de ses frères a démontré ce que pouvait faire un fils de paysan breton émigré.

Le témoignage d'Alice